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François Couperin (1668-1733) grandi à Paris dans une famille dont tous les membres étaient musiciens ;
enseigné d´abord par son père et son oncle, il fut confié à Jacques Thomelin et M.Delalande. Dés l´age de
17 ans Louis XIV le nomma organiste. A Saint Gervais Couperin hérita la tribune de son père, il fut appelé
à la Chapel Royal et, plus tard, nommé Claveciniste de la Cour.
En 1690 Couperin publia son unique " Livre d´orgue " : la " Messe à l´usage des Paroisses " et la " Messe
des Couvents ". Selon la tradition de son temps, Couperin paraphrase à l´orgue les Hymnes et les versets
du Magnificat et les altère pendant la messe avec le chant grégorien de la liturgie. Cinq versets pour le
Kyrie, neuf pour le Gloria, trois pour le Sanctus et deux pour l´Agnus Dei ; Seule pour l´Offertoire et le
Deo Gratias, le compositeur disposait plus de temps et plus de liberté.
Comme J.S. Bach prenait le thème principal pour ses " Variations Goldberg " de Couperin, Couperin utilisait
lui même la musique de son temps dans son œuvre : on y trouve des danses, duo, trio, des airs, des inventions
et des fugues, qui sont influencé de la sonate et de l´aria italien ainsi que du contrepoint allemand. En
revanche, Couperin n´intégrait pas la basse continue à la mode à son époque, il cultivait ses propres ornements,
son écriture et écrivait avec précisions le choix de registres sur chaque œuvres, chose rare à son époque. Ceci
fonde le style et le caractère unique de Couperin.
La " Messe à l´usage des Paroisses " enregistré ici et, en comparaison avec la " Messe des Couvents ", plus
importante, plus osé, mais en même temps plus proche du chant grégorien.
Le " Livre d´orgue " est, avec l´œuvre de Nicolas de Grigny, un des chefs d´œuvre de la musique française de
la fin du 17ième siècle et sont, avec les " Livres pour clavecin " et les " Leçons de ténèbres " de François
Couperin, à l´apogée d´une époque.
L´orgue de Saint Antoine l´Abbaye a été achevé en 1748 par le facteur d´orgue Samson Scherrer. Avec quatre
claviers et 40 registres, l´instrument était remarquable et osé pour son époque.
L´abbaye des bénédictins, qui fut construit entre Grenoble et Valence en honneur des reliques de Saint Antoine,
étaient connue pour ses " hymnes à l´orgue " (1491) qui étaient joué - comme en témoignent des contemporains - sur
un " orgue harmonieux et construit d´une façon très somptueuse et remarquable " (1515).
Ainsi Scherrer intégrait en 1748 des registres et des éléments importants et pouvaient notamment se baser sur un
instrument magnifique du 17ième siècle dont on ne connaît pas le facteur. Le buffet et le positive sont
certainement du 17ième siècle.
Au 19ième siècle l´instrument n´était plus à la mode. Il fut vendu, en dépit de la protestation des habitants
de Saint-Antoine, et installé à Saint-Louis de Grenoble jusqu`à 1981. Il retournait dans un état misérable, mais
encore assez riche en tuyau et en traces de mécanique ancienne, pour entreprendre une restauration. Le facteur
d´orgue Bernard Aubertin a remis l´orgue dans l´état supposé de 1748 pendant les années 1990 à 2001. Depuis
l´orgue de Saint-Antoine l´Abbaye sonne dans sa splendeur ancienne et moderne et, est ainsi un des rares orgues
baroque français de son genre.
Till Aly
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